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Journée mondiale des zones humides (JMzH) 2024

Journée mondiale des zones humides (JMzH) 2024: Le bien-être humain est tributaire des écosystèmes

 

C’est une déclaration du ministre de l’Environnement,de l’Eau et de l’Assainissement, Roger BARO à l’occasion de la célébration 2024 de la Journée mondiale des zones humides. Dans cette déclaration, le ministre en charge de l’Environnement invite les Burkinabé à prendre soins des zones humides pour atténuer les risques et maximiser les avantages d’une bonne gestion des zones humides pour le bien-être humain.

Lisez-plutôt

 

<< La Convention relative aux zones humides d’importance internationale a été adoptée le 2 février 1971 dans la ville iranienne de Ramsar, d’où son appellation courante de Convention de Ramsar.

La Convention de Ramsar est un traité intergouvernemental qui encourage les pays à identifier et à gérer de façon optimale les zones humides, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau. Il s'agit de préserver leurs valeurs et leurs apports pour les générations présentes et futures.

C’est ainsi que le 02 février de chaque année est retenu comme la Journée mondiale des Zones Humides (JMZH) pour commémorer l’adoption de cette importante Convention. Le thème retenu pour la commémoration de cette Journée en 2024 est : « les zones humides et le bien-être humain ».

Ce thème est évocateur en ce sens que les zones humides sont vitales pour la survie de l’humanité en se classant parmi les milieux les plus productifs de la planète. Berceaux de la diversité biologique, les zones humides fournissent l’eau et la productivité dont d’innombrables espèces de plantes et d’animaux dépendent pour leur survie.

Les zones humides offrent d’innombrables services écosystémiques à l’humanité. Cependant, si elles sont mal gérées, elles peuvent être des sources de nuisances et avoir des effets négatifs sur la santé des populations humaines et des espèces végétales et animales dépendant de ces habitats. En effet, la modification des fonctions des zones humides découlant de l’effet conjugué des changements climatiques et des activités anthropiques agit comme un moteur de l’émergence et de la réémergence de maladies en dehors des cycles naturels comme le paludisme, la dengue et des maladies diarrhéiques.

Au Burkina Faso, le paludisme représente la première cause de morbidité et de mortalité. L’évolution des populations des vecteurs de cette maladie endémique est conditionnée en partie par la dynamique de l'eau dans les zones humides. Par ailleurs, depuis octobre 2016, le pays connait une flambée de cas de dengue. Durant l’année écoulée, le pays a fait face à une épidémie de dengue qui a endeuillé de nombreuses familles. Ces deux maladies représentent un fardeau supplémentaire, dans un contexte de ressources très limitées, qui pourrait entrainer d´énormes pertes économiques, contribuant ainsi à annihiler les efforts de développement bien entamés par le gouvernement.

En somme, le bien-être humain est tributaire des écosystèmes, dont la gestion efficace nécessite des approches globales et de collaboration ainsi qu’une compréhension des relations complexes entre les êtres humains et la biodiversité. Les zones humides sont l'un des milieux essentiels à la santé humaine. Les écosystèmes aquatiques jouent un rôle capital dans la détermination du bien-être humain parce qu’ils sont sources d’hydratation, des sites d’exposition à la pollution, aux produits toxiques, aux maladies infectieuses ; des lieux de bien-être psychologique et de santé mentale, des sources d’inspiration et de création artistique, qui fournissent, notamment, des moyens d’existence aux êtres humains et qui enrichissent leur vie en leur permettant de s’épanouir.

Il existe des liens culturels très forts entre les sociétés humaines et les zones humides en ce sens que la préservation des zones humides contribue à la sauvegarde des valeurs culturelles.

C’est fort de cela que notre pays s’est engagé à faire en sorte que la culture définisse le développement, tout en faisant de notre patrimoine culturel un levier de paix et de progrès socio-économique.

Le décret n˚2023-1208/PRES-TRANS/PM/MCCAT/MADS/MEFP/MEEA du 26 septembre 2023 portant classement des biens immatériels sur la liste du patrimoine national du Burkina Faso s’inscrit dans cette dynamique. A ce jour, notre pays a inscrit vingt-cinq (25) sites sur la liste des Zones humides d’importance internationale au nombre desquels les agropôles à Bagré, Samendeni et Sourou.

Mon département en partenariat et en collaboration avec d’autres parties prenantes, continuera à plaider pour la gestion durable des zones humides afin d’en tirer le meilleur profit pour la résilience de nos populations. A cet effet, j’engage les gestionnaires des zones humides en collaboration avec leurs homologues du secteur de la santé, entre autres à :

  • surveiller l’émergence ou la réémergence de maladies liées aux zones humides, d’agir de manière préventive et proactive contre ces maladies et, lorsque de telles maladies sont identifiées, de mettre au point des réponses scientifiques tenant compte des meilleures pratiques actuelles ;
  • évaluer de manière approfondie les interactions entre les écosystèmes de zones humides et le bien-être humain, y compris les questions relatives aux impacts sur les services écosystémiques pertinents de la pollution, de la dégradation et de la perte des zones humides ainsi que le rôle des zones humides vis-à-vis des maladies hydriques et des vecteurs de maladies.

J’encourage fortement les parties prenantes de veiller à ce que :

  • la prise de décisions sur la cogestion des zones humides et les problèmes de santé humaine tiennent compte des connaissances actuelles sur l’augmentation des risques sanitaires et de maladies induites par les changements climatiques ;
  • la planification de la gestion des zones humides s’inscrive dans une approche holistique de développement structurée autour du triptyque « Paix-Sécurité-Développement ».

Je formule le vœu que les actions et les réflexions entrant dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale des zones humides en 2024 puissent permettre la prise de mesures plurisectorielles immédiates pour atténuer les risques et maximiser les avantages d’une bonne gestion des zones humides pour le bien-être humain.

« Ensemble, protégeons les zones humides sources de notre bien-être ! » Je vous remercie. >>

Le Ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement

                                      Roger BARO

Chevalier de l’Ordre du Mérite du Développement Rural avec Agrafe Environnement